Exposé invité
Titre : Traitement automatique du langage naturel appliqué au domaine juridique
Résumé : Traiter automatiquement les contenus juridiques en langage naturel est souvent difficile. Nous en discuterons les raisons et les conséquences. Par exemple, l’accès aux données nécessaires à l’entraînement d’algorithmes d’apprentissage dédiés au domaine est généralement limité. Au Canada, pour des raisons tant financières que de protection de la vie privée, il est souvent possible de consulter des documents à la pièce mais pas de les télécharger en lot. De plus, les documents ne sont pas annotés et sont souvent caviardés, ce qui limite les possibilités d’utilisation directe par des algorithmes d’apprentissage.
Dans une seconde partie de la présentation, nous décrirons nos travaux centrés sur les robots conversationnels, dont les apports au domaine juridique peuvent être multiples. Ces systèmes permettent d’aborder des tâches complexes, de l’assistance des citoyens à l’aide aux avocats et aux juges. Les approches présentées utilisent des données personnelles tant pour leur développement que pour leur fonctionnement ultérieur. Nous examinerons donc les enjeux de société liés à leur implantation, depuis les risques pour la vie privée jusqu’à la reproduction voire au renforcement des biais existants dans les données.
Marie-Jean Meurs est professeure au Département d’informatique de la Faculté des sciences de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Ses travaux de recherche portent sur l’intelligence artificielle et notamment sur l’apprentissage automatique pour le traitement du langage naturel et l’analyse de sentiments.
Particulièrement intéressée par les applications dans les domaines de la santé et de la justice, elle est membre fondatrice et coordonnatrice d’HumanIA, groupe de recherche en sciences et humanités sur l’intelligence artificielle, affilié au Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST).
Hugo Cyr, LL.B., B.C.L. (McGill), LL.M. (Yale), LL.D. (U. de Montréal), Doyen de la Faculté de science politique et droit à l’Université du Québec à Montréal et avocat est directeur de l’axe Fédéralisme de coopération, asymétrie et solidarité du Centre d’analyse politique : Constitution et Fédéralisme (CAP-CF), Co-instigateur et membre de LegalIA, un groupe de recherche sur les legaltechs et d’HumanIA, un collectif de recherche en sciences sociales et humanités sur l’intelligence artificielle. Il a été Boulton Fellow à l’Université McGill, auxiliaire juridique auprès de l’Honorable juge Ian C. Binnie de la Cour suprême du Canada, chercheur en visite à l’Académie européenne de théorie du droit, professeur invité à l’Université McGill et Schell Fellow à la Yale Law School.